10 sites à la loupe : zoom sur la révision des plans de gestion
Le Syndicat de l’Orge assure la gestion, directe ou indirecte, de 67 sites répartis sur l’ensemble de la vallée, dont 38 sont ouverts au public, représentant au total près de 450 hectares. Pour encadrer cette gestion, un plan de gestion est élaboré pour 52 de ces sites. Ce document stratégique repose sur un diagnostic complet du site et permet de définir, en concertation avec les partenaires locaux, des objectifs de préservation et les actions à mettre en œuvre pour concilier au mieux protection du patrimoine naturel et activités humaines. Ces plans sont révisés tous les 10 ans afin de s’adapter à l’évolution des milieux. En 2025, 10 plans de gestion ont fait l’objet d’une révision.
Dans le cadre de ces diagnostics, des inventaires naturalistes sont réalisés : flore, insectes, oiseaux, amphibiens et reptiles. Cette année, ce sont notamment les insectes qui ont fait l’objet de nombreuses observations sur le terrain.
Papillons en vue : le petit mars changeant s’invite sur nos sites
Ce printemps 2025 a été plus ensoleillé que celui de 2024, ce qui a été favorable aux papillons, notamment pour le petit mars changeant (Apatura ilia), observé sur plusieurs sites de la vallée notamment aux abords du bassin de Trévoix et dans l’espace naturel du Breuil. Ce papillon est typique des vallées alluviales. En effet, les chenilles se développent sur les peupliers trembles mais aussi sur les saules et le peuplier noir. Il possède des ailes avec un fond bleu iridescent, cela s’explique par la microstructure des écailles qui forment l’aile. En fonction de l’angle d’observation des ailes, la couleur variera du bleu au marron.
À la découverte des libellules de nos cours d’eau
L’année 2025 a également été riche en observation d’odonates (libellules), et de nombreuses scènes de ponte ont été observées ces dernières semaines sur plusieurs sites. C’est notamment le cas dans les herbiers de l’Orge à Duparchy, entre Viry-Châtillon et Savigny, mais aussi en aval, sur la communes d’Athis-Mons, juste avant la confluence de l’Orge avec la Seine.
Parmi les espèces remarquées, plusieurs femelles d’Anax empereur (Anax imperator) ont été vues en train de pondre dans la végétation flottante de l’Orge. Cette libellule, l’une des plus grandes et des plus colorées d’Europe, fréquente aussi bien les eaux stagnantes que les cours d’eau à faible courant.
L’Agrion à larges pattes : une espèce largement répandue dans la vallée de l’Orge
À proximité de cette grande libellule, on peut également observer de plus petites demoiselles, comme l’Agrion à larges pattes (Platycnemis pennipes), lui aussi en pleine activité de ponte. C’est une espèce commune des rivières bien ensoleillées et riches en végétation flottante. Chez les odonates, l’accouplement se fait par la capture de la femelle par le mâle. Les mâles vont saisir les femelles grâce à leurs appendices anaux au niveau de la tête ou du thorax selon les espèces. Ensuite, le mâle peut rester accroché à la tête de la femelle lorsqu’elle dépose les œufs dans la végétation aquatique comme pour l’agrion à larges pattes mais la femelle peut également pondre seule comme pour l’Anax empereur.
La révision des plans de gestion permet de mieux connaître la biodiversité présente sur les sites et ainsi adapter les actions du Syndicat de l’Orge à l’évolution des milieux naturels. Les observations réalisées cette année illustrent la richesse écologique de la vallée et soulignent l’importance d’une gestion attentive et durable de ces espaces.
Légendes et crédits
Photo de couverture : Femelle d’Anax empereur en activité de ponte sur l’Orge – Juin 2025 © C. Noysette
Photo intermédiaire : Petit mars changeant – Juin 2025 © C. Noysette
Photo de conclusion : Couple d’agrion à larges pattes en activité de ponte sur l’Orge – Juin 2025 © C. Noysette