LE RISQUE
INONDATION
Face aux défis croissants du changement climatique et de l’urbanisation rapide, la prévention des risques d’inondation devient une priorité pour protéger nos territoires et leurs habitants. Le Syndicat s’engage, depuis plusieurs années, dans une démarche globale de prévention du risque inondation au travers notamment du Programme d’Action de Prévention des Inondations (PAPI) Orge Yvette. Le Syndicat agit pour sensibiliser l’ensemble de la population aux risques encourus, pour améliorer les dispositifs de surveillance des cours d’eau et d’alerte à la population et travaille à la réduction simultanée de l’aléa et de la vulnérabilité.
LE RISQUE INONDATION
ET L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
Les inondations, bien qu’induites par des événements pluvieux intenses, sont largement exacerbées par l’évolution de l’aménagement du territoire.
Dans la vallée de l’Orge, l’urbanisation croissante et l’augmentation des surfaces imperméabilisées, combinées à la simplification des paysages due aux changements dans les pratiques agricoles, intensifient le risque d’inondation et la vulnérabilité des populations et des activités.
Les principaux risques sur ce territoire sont liés aux débordements de cours d’eau ainsi qu’aux phénomènes de ruissellement, tant urbains qu’agricoles. Pour atténuer ces dangers, le Syndicat s’engage activement à la traduction du risque dans les documents de planification de l’aménagement du territoire que sont les PLU/PLUi et par des avis sur les autorisations du droits des sols.
En Île-de-France, les inondations
par ruissellement constituent plus de 80 %
des arrêtés de catastrophe naturelle inondation,
devant les phénomènes de débordement de cours d’eau
ou de remontée de nappe.
Qu’est-ce qu’une crue ?
Une crue est un phénomène naturel caractérisé par une montée plus ou moins brutale du niveau d’un cours d’eau, liée à de fortes précipitations qui amène la rivière à sortir de son lit mineur. Elle s’étale alors dans son lit majeur. On caractérise les crues par leur fréquence (occurrence) : la crue quinquennale (elle a 1 chance sur 5 de se produire chaque année), la crue décennale (1 chance sur 10), la crue centennale (1 chance sur 100). L’ampleur d’une crue est très dépendante d’un environnement géologique, géographique, climatique, mais aussi de la plus ou moins grande perméabilité des sols et de l’expansion urbaine (urbanisation). Les limites de ces crues, c’est à dire le niveau d’eau correspondant, figurent dans le Plan local d’Urbanisme (PLU) de chaque commune.
Le lit mineur est la partie occupée en permanence par la rivière. Le lit majeur est la partie occupée uniquement pendant la crue, c’est une zone inondable naturelle.
LA CULTURE DU RISQUE INONDATION
Installation de repères de crues et d’échelles limnimétriques
Préserver la mémoire des crues est essentiel pour anticiper les futurs risques d’inondation. Marquer les niveaux atteints par les crues permet de sensibiliser le public et de transmettre un savoir collectif sur les inondations passées, afin d’éviter une sous-estimation des risques.
Lors de l’élaboration du Programme d’actions de prévention des inondations (PAPI), l’évaluation de la culture du risque sur le territoire a révélé un manque d’information sur ces événements.
Dès 2019, une réflexion a donc été lancée pour installer des repères relatifs aux crues récentes.
En collaboration avec les acteurs du PAPI et les communes, le Syndicat de l’Orge a ainsi sélectionné des sites stratégiques, identifiés grâce aux analyses hydrauliques et aux données historiques, pour l’installation de ces repères de crues.
31 repères d’inondation (ou de ruissellements), ont été installés en 2023, sur le territoire du bassin Orge-Yvette
dont 11 sur le territoire du Syndicat de l’Orge, afin d’implanter une base visuelle à la mémoire du risque.
Le Syndicat a renforcé son réseau de surveillance des cours d’eau en installant des échelles limnimétriques dans les communes
de Breuillet, Briis-sous-Forges, et Vaugrigneuse. Ces équipements permettent une mesure plus précise de la hauteur d’eau de la Rémarde et la Prédecelle. Grâce à des relevés réguliers effectués sur site, le suivi de la montée des eaux en période de crue est optimisé, constituant une base de référence essentielle pour anticiper d’éventuels débordements.
AGIR POUR RÉDUIRE l’ALÉA
Avec les ouvrages de protection collective
Le territoire du Syndicat de l’Orge est équipé de digue et de bassins de retenue pour limiter les risques d’inondation jusqu’à une crue vingtennale. Cependant, certains secteurs restent vulnérables aux crues fréquentes, car des contraintes techniques ou économiques rendent impossible la création d’ouvrages de protection collective.
Les ouvrages hydrauliques de protection contre les inondations sont de deux types :
1. Les digues de protection
Ces ouvrages sont implantés dans le lit majeur du cours d’eau pour prévenir les inondations en empêchant l’eau d’atteindre les zones habitées ou sensibles. Les digues sont classées réglementairement et font l’objet d’une surveillance rigoureuse par le Syndicat, qui en rend compte aux services
de l’État. Leur efficacité dépend toutefois d’un entretien régulier, garantissant leur résistance face aux crues.
Les digues de la Morte Rivière, qui protègent plus de 6 000 habitants, sont parmi les plus importantes du territoire.
Leur niveau de protection maximal a d’ailleurs été atteint en juin 2016.
2. Les bassins de retenue
Ce sont des ouvrages destinés à retenir temporairement une quantité d’eau plus ou moins grande afin de réguler le débit de la rivière en cas de crues. Ils peuvent également stocker d’autres écoulements pour qu’ils ne provoquent pas d’inondation, comme l’eau amenée par les eaux de ruissellement issues d’événements pluvieux intenses.
Le Syndicat possède 26 bassins de rétention (18 bassins secs et 8 bassins en eau) qui assurent un rôle d’écrêtement des crues. Leur volume total de stockage est de 3 500 000 m3.
Avec les dispositifs de protection individuelle
En complément des protections collectives, il existe des solutions individuelles pour aider les riverains à se prémunir contre les crues, car malgré les digues et bassins de rétention, certaines zones restent exposées.
Ces mesures visent principalement à protéger les bâtiments.
Dans le cadre d’une stratégie de résistance aux inondations, l’installation de batardeaux est souvent recommandée. Ces barrières étanches placées aux au niveau des ouvrants des bâtiments empêchent l’eau d’entrer, bien qu’au-delà de 80 cm de hauteur d’eau, leur efficacité diminue.
D’autres actions peuvent également limiter les dommages intérieurs, telles que que la surélévation des chaudières et appareils électroménagers, le remplacement des parquets par du carrelage, ou encore l’installation de prises électriques en hauteur.
Le diagnostic de vulnérabilité
Afin de connaitre la vulnérabilité de votre bâti, un diagnostic de vulnérabilité peut être réalisé. Faire diagnostiquer son bâtiment permet de définir les mesures adaptées pour se mettre en sécurité, réduire les dommages et les pertes matérielles en cas d’inondation.
Ces diagnostics de vulnérabilité peuvent être subventionnés par le FPRNM (fonds de prévention des risques naturels majeurs).
SURVEILLANCE, ALERTE ET GESTION DE CRISE
La surveillance
Pour anticiper les crues, le Syndicat assure une surveillance continue. Chaque jeudi, un bulletin de veille hydrologique est publié pour évaluer les risques de crue pour la semaine suivante, basé sur les prévisions de pluie, l’humidité des sols, et les débits des cours d’eau.
En cas de pluie, des vérifications terrain sont effectuées pour s’assurer que :
Les grilles et buses sous les ponts sont dégagées.
Les embâcles sont retirés (sauf si urgence pour les zones privées).
Les bassins de retenue sont vides.
Pendant l’événement, le Syndicat utilise des données météo précises et son propre réseau de surveillance (débitmètres, pluviomètres, capteurs de niveau d’eau) pour suivre la situation. Ces équipements, régulièrement entretenus, envoient leurs données en télégestion.
Si le niveau d’eau atteint une cote d’alerte prédéfinie, une alarme est déclenchée, permettant à l’opérateur d’intervenir à distance en régulant les clapets et vannes, tandis que certains ouvrages s’ajustent automatiquement.
Focus sur l’astreinte
La gestion de l’Orge nécessite une présence continue.
Pour répondre à toutes les situations imprévues comme les problèmes liés aux crues, aux pollutions des eaux, aux accidents survenant sur la rivière (chutes d’arbres, déchets particuliers, dangers…) ou encore aux problèmes techniques (vannes, stations, …), des agents du Syndicat sont disponibles en permanence, prêts à agir.
En dehors des heures ouvrées, l’équipe d’astreinte prend le relai. Elle se compose de 3 personnes, elle est joignable, en cas d’urgence, par les riverains et les élus et peut intervenir à tout moment, jour et nuit, 7 jours sur 7.
Que se passe-t-il lors d’une crue particulièrement importante ?
L’alerte avec Vigi’Orge
Le Syndicat de l’Orge dispose d’un système d’alerte automatisé, Vigi’Orge, pour informer les riverains des zones inondables en cas de risque de crue ou de détection de pollution dans le cours d’eau.
Ce système alerte les habitants sur le risque et leur communique l’évolution de la situation, en particulier en cas de crue.
Les riverains concernés reçoivent ces alertes par message vocal et par SMS (si leur numéro de portable est fourni).
La gestion de crise
En cas de crise (inondation, pollution), le Syndicat de l’Orge active son Plan de Gestion de Crise, mis en place en 2018. Ce plan définit trois niveaux de crise : vigilance, alerte, et alerte maximale, chacun entraînant des mesures adaptées, dont l’activation du système d’alerte Vigi’Orge pour les riverains.
Ce dispositif renforce la capacité d’adaptation du Syndicat face aux événements majeurs et réduit les risques.
Chaque année, des exercices grandeur nature sont organisés pour tester cette organisation, avec déjà quatre simulations depuis 2018. Le plan encadre également la coordination avec les partenaires locaux (communes, État, secours) pour une réponse rapide et coordonnée.
L’accompagnement des communes dans la mise en place des Plans de Sauvegarde
Les communes sont tenues de mettre en place un Plan Communal de Sauvegarde (PCS) en cas de risques naturels (PPRN, TRI, PPI). Ce document prévoit les modalités d’alerte et de secours pour la population et doit être testé au moins tous les 5 ans. Depuis 2021, les intercommunalités (EPCI) doivent également établir un Plan Intercommunal de Sauvegarde (PICS) si une commune membre est soumise à l’obligation de PCS.
Sur le territoire de l’Orge, 44 communes doivent avoir un PCS. Beaucoup sont déjà dotées de ce plan, mais certaines nécessitent des mises à jour pour rester opérationnelles. Le Syndicat de l’Orge soutient les communes dans la révision ou l’élaboration de leur volet inondation du PCS, en apportant son expertise sur la gestion des crues et les risques associés, contribuant ainsi à une meilleure préparation de tout le territoire.