Le temps des moulins

En 1870, la vallée est dix fois moins peuplée qu’aujourd’hui. De vastes domaines appartenant à des nobles puis à des grands bourgeois parisiens s’étalent sur les coteaux. Ils donneront naissance au XX ème siècle à des parcs : parc d’Avaucourt (Athis-Mons), parc Ducastel (Juvisy), parc du Château (Morsang/Savigny). Dans le fond de vallée, les meuniers installés le long de l’Orge depuis l’Ancien Régime modifient le tracé de l’Orge pour optimiser leur activité : création de boële, rectification du cours d’eau par l’élimination des méandres…
Le défrichement des terres

Le dernier moulin disparaît en 1911. Les paysans s’approprient donc les terrains laissés vacants en bordure de l’Orge. Pour augmenter les rendements des terres, on déboise de plus en plus, surtout en fond de vallée. Ce qui augmente par conséquent le ruissellement et l’envasement du cours d’eau. La ville tourne le dos à la rivière. Le fond de vallée est délaissé.
Une vallée qui s’urbanise

Entre 1960 et 1980 l’urbanisation s’accélère.
De nouveaux quartiers sont construits à proximité de l’Orge, y compris dans des zones considérées aujourd’hui comme inondables. Les schémas directeurs d’aménagement et d’urbanisme de la Région parisienne (SDAURP, puis SDAURIF) n’empêchent pas le mitage de la vallée. Le fond de vallée est aménagé par le Syndicat qui crée des bassins de retenue à partir de 1976, pose un nouveau collecteur intercommunal le long de l’Orge et aménage des pistes de promenade et des aires de détente.
La préservation du fond de vallée

Dans les années 80, la protection du milieu naturel s’affirme et la prise en compte des aspects écologiques devient la règle dans l’entretien (tonte sélective) dans la gestion du cours d’eau (réhabilitation des berges par le végétal), dans la préservation des terrains de fond de vallée (Plan d’exposition au risque d’inondation édicté en 1992, acquisitions de zones humides par le Syndicat). Des aménagements intégrés au paysage (bassins secs respectant le lit majeur, berges naturalisées) sont préférés aux ouvrages en génie civil.
Le plan paysage

Dans les 10 prochaines années, l’accent sera mis sur la création de liaisons douces et le dégagement de grandes perspectives à travers l’ensemble de la vallée. À cet effet, "le plan paysage", récemment élaboré, répertorie 120 projets d’aménagement ou de conservation d’espaces verts situés dans le fond de vallée mais aussi sur les coteaux. Parallèlement, le Syndicat va poursuivre l’acquisition de zones inondables. Dans un avenir proche, il envisage d’acheter des terrains en bas du coteau des vignes (Athis-Mons), ainsi que des parcelles à Ste-Geneviève-des-Bois, à Leuville-sur-Orge et St-Germain-lès-Arpajon.
Un plan de gestion pour l’avenir de la vallée de l’Orge
Pour parvenir à un meilleur état écologique de la vallée, le plan de gestion de la vallée de l’Orge favorise une gestion cohérente et optimisée de l’ensemble des parcelles à l’échelle de la vallée
et des territoires qui l’entourent. Des méthodes de gestion sont déclinées pour chaque espace et des prescriptions à court, moyen et long terme sont fixées afin de préserver le caractère multifonctionnel de la vallée. Il s’agit en effet de concilier différents enjeux :
• les continuités écologiques (1)(trame verte et bleue),
• le paysage (diversité et qualité),
• les usages (activités touristiques, culturelles, sportives et de loisirs, mode de déplacement doux),
• la biodiversité (2),
• l’agriculture dans la vallée.
Une gestion cohérente et optimisée permet ainsi de concilier la Nature et la Ville.
(2) Un réservoir de biodiversité est une zone dans laquelle la biodiversité est la plus riche, où les espèces trouvent les conditions favorables pour réaliser tout ou partie de leur cycle de vie.
• Les enjeux de conservation du patrimoine naturel : préserver le fond de vallée de l’urbanisation, protéger et améliorer le patrimoine naturel, sauvegarder et mettre en valeur le patrimoine culturel, historique et paysager.
• Les enjeux de connaissance : poursuivre et apporter des compléments aux inventaires naturalistes (faune, flore, habitats), conduire des études sur l’état des milieux et la fonctionnalité de la vallée, mener des études de fréquentation et de satisfaction auprès des usagers.
• Les enjeux pédagogiques et socioculturels : améliorer l’accueil des usagers et l’implication sociale, aménager le territoire de façon durable.